L’utilisation de l’ozonothérapie en alternative aux antibiotiques pour la restauration du microbiome chez les animaux
La perturbation du microbiome intestinal chez les animaux domestiques est un enjeu croissant en médecine vétérinaire. Les traitements antibiotiques, bien qu’indispensables dans de nombreuses infections, peuvent altérer la diversité microbienne et retarder la récupération de la flore bénéfique.
Face à l’augmentation de l’antibiorésistance et à la nécessité de préserver la santé intestinale, l’ozonothérapie émerge comme une alternative prometteuse pour soutenir le traitement des infections tout en favorisant la restauration du microbiome.
Qu’est-ce que l’ozonothérapie ?
L’ozonothérapie utilise un mélange gazeux d’ozone (O₃) et d’oxygène (O₂), administré selon différentes voies (insufflation rectale, application topique, injections sous-cutanées ou intramusculaires, solutions ozonées).
Ses principaux effets biologiques incluent :
- Action antimicrobienne : inactive bactéries, virus, levures et parasites.
- Modulation immunitaire : stimule les défenses naturelles.
- Effet anti-inflammatoire : réduit l’inflammation systémique et locale.
- Amélioration de l’oxygénation tissulaire : favorise la régénération.
Lien entre antibiotiques et dysbiose
L’utilisation répétée d’antibiotiques peut :
- Réduire la diversité bactérienne intestinale.
- Permettre la prolifération de bactéries opportunistes pathogènes.
- Prolonger les troubles digestifs (diarrhées post-antibiotiques, ballonnements, malabsorption).
Chez certaines espèces (chiens, chats, oiseaux, NAC), la restauration complète du microbiome après antibiothérapie peut prendre plusieurs semaines à plusieurs mois.
Ozonothérapie et microbiome : mécanismes d’action
Contrairement aux antibiotiques à large spectre, l’ozone agit de manière non sélective sur les agents pathogènes sans détruire massivement la flore bénéfique.
Les effets potentiels sur la restauration du microbiome comprennent :
- Réduction ciblée de la charge pathogène sans altération excessive des bactéries commensales.
- Stimulation de la muqueuse intestinale grâce à l’amélioration de la microcirculation et à l’augmentation de l’oxygénation.
- Support immunitaire favorisant la recolonisation par des souches bénéfiques.
Applications pratiques en clinique vétérinaire
- Affections digestives chroniques avec déséquilibre de la flore (IBD, colites, diarrhées persistantes).
- Infections cutanées récurrentes où l’utilisation répétée d’antibiotiques aggrave la dysbiose.
- Soins post-chirurgicaux pour réduire le risque infectieux tout en préservant le microbiome.
- Protocoles de réhabilitation intestinale en association avec des probiotiques, prébiotiques et une nutrition adaptée.
Voies d’administration courantes :
- Insufflation rectale : favorise une action locale et systémique douce.
- Ozonated saline (solution saline ozonée) : pour perfusion ou lavage.
- Application topique sur plaies ou infections cutanées.
Avantages par rapport aux antibiotiques
- Pas d’antibiorésistance induite.
- Préservation de la flore bénéfique.
- Action rapide sur les pathogènes multirésistants.
- Effet synergique possible avec probiotiques et phytothérapie.
Précautions
- Nécessite un matériel médical spécifique et certifié.
- Formation indispensable pour garantir la sécurité et l’efficacité.
- Contre-indications : déficit sévère en G6PD, troubles de coagulation, certaines affections pulmonaires.
- Ne remplace pas totalement les antibiotiques en cas d’infections graves systématiques — doit être intégrée dans une approche multimodale.
Conclusion
L’ozonothérapie offre aux cliniques vétérinaires une solution innovante pour réduire l’usage des antibiotiques, soutenir la restauration du microbiome et lutter contre la résistance bactérienne. Intégrée dans un protocole global associant nutrition, probiotiques et suivi clinique, elle constitue une option thérapeutique d’avenir pour la santé digestive et générale des animaux.



